Photo: Charlotte Santens (au milieu en débardeur gris)
"Dès que les enfants descendent du bus, nous ne parlons que la langue cible", explique Charlotte Santens, animatrice bénévole chez Roeland avec 11 ans d'expérience. "Les deux premiers jours, le passage à la langue étrangère est assez difficile pour eux. Mais dès le troisième jour, ils ne pensent même plus dans leur langue maternelle."
"Bien sûr, nous ne parlons pas immédiatement avec des phrases, mais nous communiquons avec des mots, des gestes, des danses et des jeux. Et ça marche. Les enfants participent aux jeux, exécutent les tâches et parviennent à entamer une conversation simple."
Comment aidez-vous chaque enfant?
"Il y a vraiment beaucoup de volontaires. Nous divisons les enfants et les jeunes en petits groupes. Et nous vivons ensemble 24 heures sur 24. Nous voyons rapidement qui est plus autonome et qui a besoin d'aide supplémentaire."
"Beaucoup d'enfants arrivent ici seuls et ne connaissent personne. Les encadrants et les animateurs participent à toutes les activités et se mêlent aux enfants pendant les repas. Ils sont le ciment entre les enfants, ce qui leur permet de se faire rapidement des amis."
Tu ne trouves pas que c'est dur de parler la langue étrangère dès la première minute?
"Oui, mais si un enfant a un gros problème et ne peut s'exprimer en langue cible à ce moment-là, nous l'aiderons."
Comment les enfants réagissent-ils à l'immersion immédiate dans une langue étrangère?
"Au début, ils réagissent en riant. Certains font comme s’ils ne nous comprennent pas. Mais comme une grande partie des bénévoles sont des locuteurs natifs et que les autres prétendent ne pas comprendre la langue maternelle des jeunes, ils ne peuvent que participer."
Tu remarques que les enfants apprennent beaucoup pendant le camp?
"C'est particulièrement frappant pour les enfants qui connaissent à peine la langue. Après 12 jours, ils peuvent avoir une courte conversation. Avec les autres, vous pouvez voir que leur vocabulaire s'enrichit énormément. Ils apprennent ici des mots qu'ils n'entendent jamais en classe. Nous sommes ensemble dans toutes les situations: repas, activités, sports, ateliers,... Si nous jouons au football tous les jours, il est logique qu'après quelques jours, ils connaissent le terme de doelman."
"Il ne faut pas comparer nos activités linguistiques avec les cours de langue à l'école. Un exemple: nous préparons des crêpes ensemble pour qu'ils apprennent la traduction pour la spatule, le bol, le four, etc. Ou encore nous formons des mots croisés vivants où chacun est une lettre. On rend les choses ludiques. C'est amusant pour les enfants et pour nous. Les camps Roeland sont des camps où on s'amuse en langue étrangère."