Qu’il s’agisse d’un quiz ou d’une émission radio : l’audio offre à nos participants de nombreuses possibilités pour pratiquer la langue. Nils Melckenbeeck, producteur radio de Qmusic, a montré à nos bénévoles de Roeland comment créer leur propre émission/podcast.
Cet atelier a eu lieu lors de notre réunion de lancement, en février. Nos volontaires ont découvert toutes les possibilités qu’offraient la radio et les podcasts pour le séjour. Comment mettre en place un atelier radio ? Comment intégrer l’audio dans des ateliers linguistiques ? Comment mettre sur pied une véritable émission de radio pour éveiller les participants de manière ludique ? En bref : quel rôle peut jouer l’audio dans l’apprentissage d’une langue étrangère ?
Pourquoi avez-vous organisé un atelier sur les podcasts pour les bénévoles de Roeland ?
« Quand j’étais plus jeune, je partais toujours en séjour avec Roeland. De mes 15 à 27 ans, je suis devenu volontaire : je suis passé de membre de l’équipe logistique à barman, en passant par animateur, pour finir responsable de l’animation. Comme je suivais au même moment ma formation de producteur radio au RITCS, à Bruxelles, j’ai fait venir la radio au camp. Je me souviens avoir apporté toute une caisse de matériel d’enregistrement à Mariakerke avec des microphones, une table de mixage, des enceintes, etc. Quand j’étais animateur, j’ai été le premier à mettre sur pied l’Atelier Radio avec pour objectif de diffuser une émission matinale au réveil. »
« Deux ans plus tard, nous avons fait un premier test lors des séjours néerlandophones à l’occasion des nouveaux “Séjours expérience” de Roeland. Il n’était plus question d’un séjour dans un bâtiment scolaire, mais en plein cœur d’une ville où nous mettions l’accent sur la créativité et l’expérience dans un contexte néerlandophone. Tout au long de cette semaine, les participants ont pris part à un atelier de graffitis, visité le magnifique centre-ville de Gand à bord d’un kayak, assisté au festival Lokerse Feesten (avec Clouseau, Marco Borsato, Niels Destadsbader)… Pour l’apothéose, nous nous sommes rendus dans les studios de la radio étudiante Urgent FM, où le groupe a réalisé une émission de radio pour que leurs parents puissent entendre ce qu’ils avaient appris durant la semaine. »
Quel lien établissez-vous entre les podcasts et l’apprentissage des langues étrangères ?
« Je suis convaincu que toutes les formes d’expression favorisent l’apprentissage de la langue par nos participants. Plus nous proposons une offre diversifiée, plus il y aura de chance que les participants s’amusent et s’intéressent au moins à l’une des formes proposées. Les podcasts ou la radio sont un complément, pour lequel il est nécessaire de parler la langue. Même dans le monde de l’audio, le participant dispose d’un large éventail de possibilités de pratiquer la langue. Que ce soit dans le cadre de la réalisation d’un reportage, d’une interview ou de la création d’une émission de radio de A à Z, toutes ces formes d’expression incitent les participants à pratiquer leur langue étrangère. »
« Un autre avantage de la radio réside dans le fait qu’elle stimule très facilement l’imagination des participants. Surtout par rapport à un atelier de théâtre, par exemple, où vous avez le stress de la préparation de tous les éléments du décor, de la recherche des costumes appropriés… L’absence d’images permet au son de vous faire voyager dans des univers totalement inexistants, tout en restant ancrés dans la réalité. Si vous entendez un cheval à la radio, ce n’est généralement que deux moitiés de noix de coco, par exemple. Les participants ne se sentent, en outre, plus du tout observés. Pour les personnes sujettes au trac, la radio peut devenir un environnement où ils se sentent vraiment en sécurité. »
Quels sont vos principaux conseils pour inviter l’audio dans les ateliers linguistiques ?
« Dans le cadre d’ateliers linguistiques, la “simulation globale” est une forme de travail où l’audio ou la radio peuvent, selon moi, être des compléments intéressants. Votre monde virtuel peut très bien disposer de sa propre station de radio où vous venez raconter les histoires les plus folles. »
« Lors d’ateliers linguistiques, une app sur votre smartphone suffit très vite pour enregistrer une bonne prise audio. Tout dépend bien sûr du niveau linguistique des participants, mais il est toujours hilarant de raconter une histoire fictive où chaque phrase doit commencer par la lettre suivante de l’alphabet. Vous pouvez aussi les faire enregistrer une histoire en utilisant le vocabulaire ou la grammaire qu’ils viennent d’apprendre. »
« Mais surtout, l’aspect technique ne doit pas être un frein. Avec un simple ordinateur, Audacity/Reaper, un smartphone, Adobe Podcast et quelques tutoriels sur YouTube ou des ateliers audio, vous irez déjà loin. Le montage des pistes audio présente également l’avantage de ne nécessiter qu’une seule compétence, à savoir le montage correct du son. »
Quelles sont vos idées pour mettre sur pied une véritable émission de radio lors d’un séjour ?
«Il y a deux possibilités : surprendre nos participants en réalisant une émission de radio en direct avec les animateurs ou proposer à nos participants de réaliser leur propre émission de radio. »
« Le plus grand défi consisterait à faire de la radio avec vos participants. Vous pouvez travailler ensemble sur une grande émission pendant une semaine, en vous consacrant chaque jour à une partie différente. Chaque jour, vous réalisez ainsi une partie différente de votre émission. À la fin de la semaine, vous n’aurez plus qu’à monter les pistes et vous aurez réalisé une émission d’une heure avec l’ensemble de votre groupe ! »
« Une autre possibilité consiste à préparer simultanément des parties de l’émission dans différents groupes. Tous les éléments formeront ainsi une émission à part entière. Pour rendre l’activité encore plus amusante et passionnante, vous pouvez enregistrer l’émission “en direct” : vous désignez un présentateur pour toute l’émission, vous choisissez les chansons et une fois que le présentateur a commencé, chaque groupe arrive avec sa propre partie préparée de l’émission après chaque chanson. Les groupes alternent pendant la chanson et, au bout d’une heure, toute l’émission est enregistrée avec l’input de tous les groupes. »